Vous pouvez changer des vies!

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Utilisez toutes les ressources, les techniques alternatives,

Comme pour Yannick et son film d'horreur...

 

 

La fragilité se lit sur le visage de Yannick, 46 ans, que je rencontre en rdv individuel. Il est assis sur le bord droit de la chaise, en fait à peine assis. Sa maturité ne fait aucun doute, on comprend très vite les années d’expérience, les manches remontées, les mains abimées du travailleur. C’est un homme courageux sans aucun doute.

Son regard est clair, intense, et je sens dans ce premier contact une forte attente de sa part. Les36779367_s avant bras posés sur le bord de la table, calme et déterminé, il veut des réponses. Mais à quoi ? Le paradoxe assez fort entre fragilité et courage me permet de percevoir une grande souffrance chez Yannick, qu’il dissimule avec la sagesse de l’âge.

Je ne dispose que de 5 rdv programmés avec lui. Je décide donc d’aller droit au but, et je lui fait part de mon impression (sous forme de reformulation du non verbal – chapitre 41).

La réponse est aussi directe. « Vous avez raison, je suis venu vous parler d’un problème que je traine depuis 10 ans et qui me pourri la vie. »

Et il me raconte. 10 ans plus tôt, il a travaillé dans un atelier mécanique avec un encadrant qui l’a littéralement traumatisé. Humiliation, insultes et moqueries à répétition, ce fut le lot de Yannick pendant 1 an et 4 mois. Cette maltraitance est allée jusqu’à des brulures de cigarettes sur le corps et à lui uriner dessus lorsqu’il était couché sous un véhicule. « Tu ferme ta gueule, je suis ton chef ». Et le patron de l’atelier, était le frère de l’encadrant. Aucun moyen de s’en sortir, aucun soutien à sa disposition. Yannick vit l’horreur pendant plus d’un an. Puis il a démissionné, tellement la situation lui était insupportable.

Je n’en reviens pas d’entendre son récit. Il le raconte comme si ça venait de se passer. Les yeux brulants d’émotion et de peur.

« J’ai vu des psys, mais ça n’y fait rien. Mon problème je le connaît, je sais d’où il vient et de qui il vient. Mais j’ai beau me dire que je n’y suis pour rien, je suis encore traumatisé au point de ne pas pouvoir travailler avec quelqu’un. Dès que je me retrouve avec un encadrant, je perds tous mes moyens, je tremble, je n’ai plus confiance en moi, j’ai peur. Je me réveille la nuit, et j’ai peur. Je revois le film à chaque fois. Le plus dur, c’est que je ne maîtrise rien !»

Le souvenir de Yannick avec son chef qui l’avait maltraité… 10 ans plus tard il vivait encore avec son passé, comme si se déroulait devant lui un film d’horreur.

De quoi as tu peur ?  « De tomber à nouveau sur un chef tirant. »

L’émotion est à son comble. Utilisons là ! Je lui demande de m’expliquer ce qu’il ressent, en détail, quand il pense à cette terrible expérience. L’exercice d’expliquer ses émotions, ses sensations, ses ressentis, physiquement, permet à Yannick de mettre des mots sur ses émotions, de les faire entrer dans un champ de conscience. « J’ai les mains moites, je tremble, ma voix déraille, puis un frisson dans le dos. Certaines odeurs me reviennent en mémoire. » Et il a continué à me détailler son expérience émotionnelle. Il prend conscience de son émotion, il la rend palpable et compréhensible.

26740392_sEt j’ai continué : « Puisque tu me parles de film, je vais te proposer un exercice qui va peut-être te surprendre. Nous allons détacher cette émotion de toi. » « ?!?! » « Assied toi au fond de la chaise, détend toi, ferme simplement les yeux, et imagine. »

Imagine que tu sois installé dans un fauteuil de cinéma. Tu regardes ce film de ton expérience, et la scène la plus terrible qui te reviens en mémoire. Son dolby stéréo. Noir dans la salle. L’écran prend toute la place, immersion totale. La scène est très dure, mais toi tu ne fais que regarder… Tu es toujours assis dans ton fauteuil, confortablement. Le film se déroule, mais tu ressens le molletonné du fauteuil, et peut-être les odeurs de la salle de cinéma. Tu es en sécurité devant le film. Comment te sens-tu ?

« Ça fait bizarre de me regarder… Je n’ai pas peur mais j’ai quand même encore une drôle de sensation, ce que je voit ne me plait pas. »

42916306_sMaintenant tu te lèves et tu montes dans la salle de projection. Tu vois la salle, et l’écran de cinéma, mais cette fois tu prends la main sur le film. Tu peux l’arrêter, faire marche arrière, puis marche avant, accélérer, ralentir. Soudain tu décides de changer la scène, tu y ajoutes une musique burlesque et décalée, les couleurs deviennent funky ou psychédélique. Tu es le maître, le metteur en scène. Le chef se retrouve avec un nez de clown, il est complètement différent, tu le transformes comme tu veux, BennyHill ou un autre comique vient rendre délirant la situation, qui a perdu tout son sens dramatique. Amuse toi autant que tu veux. Le générique de fin arrive. Le film est terminé, tu peux revenir dans ton fauteuil de cinéma. Puis sortir du cinéma, pour revenir avec moi.

Suite à cet exercice, plusieurs semaines après, Yannick m’a dit qu’il ne ressentait plus du tout son angoisse. Bluffant !

Le témoignage de Yannick - 46 ans

« Personnellement je savais bien que quelque chose n’allait pas. Je savais même ce qui n’allait pas, mais impossible de m’en détacher. Le coaching avec Alexis m’a aidé à faire un grand pas en avant. J’ai l’impression d’être enfin libéré de ce calvaire. »

Les conseils du coach  

 

J’ai choisi de vous faire partager l’histoire de Yannick pour vous montrer jusqu’où peut aller l’intervention du coach. Cependant, ce type d’intervention demande une certaine maîtrise des principes de dissociation. La technique n’est pas accessible sans une certaine pratique. Mais c’est possible, et dans certains cas, vous pouvez débloquer du très, très lourd !

Une formation plus spécifique sera nécessaire, mais ce type de pratique m’a permis d’aider des personnes de manière assez spectaculaire. Alors pourquoi pas… ?

Retenons dans un 1er temps que pour aider une personne à mieux gérer ses émotions (ici une peur traumatisante de l’encadrant), il faut entrer dans l’émotion, dans la peur, ne la fuyez pas, comprenez là. Ce 1er pas est déjà très utile.

Ensuite j’ai utilisé un exercice de double dissociation, afin de l’aider à détacher l’expérience émotionnelle de son souvenir. Il s’agit de modifier l’impact du souvenir en associant une nouvelle émotion (ici comique/burlesque) à la situation, et de lui permettre de prendre la main, de maîtriser ses émotions face à cette situation.

N’hésitez pas à passer le relais à des spécialistes, car il existe de nombreuses techniques alternatives qui permettent d’aider les personnes face à des traumatismes (coaching, Hypnose, TCC, EMDR, sophrologie, etc…). Renseignez vous sur les praticiens autour de votre périmètre et créez vous un réseau de « ressources alternatives ». Car ensemble nous avons un véritable pouvoir. Vous pouvez changer des vies.

 

À très bientôt pour une nouvelle histoire de coaching au service de l'insertion.

Alexis.

 

 

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