La force des croyances

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L'énergie de Ginette

Ah…Ginette…Quelle rencontre ! Voilà une personne qui m’a impressionné, dans le bon sens du terme.

Ginette faisait partie des groupes de « séniors » (je n’aime pas ce mot), organisés par l’AFPA. Les référents de l’opération m’avaient demandé de proposer au groupe une approche de type coaching, dans l’optique de les dynamiser, redonner de la motivation, confiance, etc… L’objectif de cette opération est de les aider à retrouver une situation professionnelle.

Il faut faire ce constat très dur : Après 45 ans, vous faites partie des séniors, et donc retrouver du boulot devient très délicat… 45 ans ! Non seulement je m’en approche, mais c’est terrible de penser que passé ce cap, nous sommes rangés dans une catégorie « d’inapte » au travail « normal » !

204298Avant 25 ans, on n’a pas d’expérience et on est trop jeunes. Après 45 ans, on est trop vieux. Bref, notre société a résumé notre performance optimale (pour ne pas dire notre exploitation optimale) à une vingtaine d’années d’opérationnalité. Et on nous parle d’allonger l’âge de départ à la retraite… paradoxe d’un monde qui cherche toujours le profit financier, et en perd sa richesse humaine.

Car il s’agit bien là de valeurs et de richesse humaine, quand je rencontre Ginette au sein de ce groupe de 22 participants, dont 21 personnes angoissées par un avenir incertain, sauf Ginette. 21 personnes qui ont entre 45 ans et 53 ans, sauf Ginette (61 ans). 21 personnes qui ne croient plus en leurs chances de retrouver un emploi, sauf Ginette. 21 personnes qui pensent qu’un coach ne leur apportera rien, sauf Ginette !437525_low

J’ai en face de moi une personne déterminée, motivée, dynamique, à l’écoute et avec une envie d’apprendre incroyable. Je me rends vite compte que c’est elle qui tire tout le groupe vers le haut. Elle montre un exemple aux autres qui est bien plus stimulant que tous les discours. À 61 ans, Ginette est encore prête à bouger pour trouver une situation pro, elle se remet en question, reste mobile et mobilisable. Elle a été pendant toute sa carrière secrétaire de direction, elle cherche donc naturellement un poste administratif, sans se leurrer sur le rêve de retrouver une fonction de direction, mais pourquoi pas… Là encore cette sexagénaire surprend tout le monde par ses positions et son ouverture d’esprit. Pour faire référence aux croyances, elle met par terre toutes les croyances limitantes qui sont courantes chez la population des séniors. En effet, j’ai animés 8 groupes de séniors, et régulièrement les aprioris sont très forts :

  • Les entreprises ne veulent plus embaucher les vieux
  • On n’est plus aussi rapide qu’un jeune
  • Nos problèmes de santé font peur aux patrons
  • Ils pensent qu’on ne va pas suivre le rythme
  • On donne une image vieillissante à leur boite
  • Je ne sais rien faire d’autre
  • Ce n’est pas mon âge que je vais apprendre un nouveau métier
  • Etc…

Mais pour Ginette, rien de tout cela. La vie professionnelle continue coûte que coûte, et ses propos ne contredisent pas ses collègues, mais ils sont simplement centrés ailleurs :

  • Je peux apporter beaucoup à un jeune patron
  • Il n’y a pas d’âge pour apprendre
  • Mon recul d’expérience fait du bien à l’entreprise
  • Je suis plus patiente pour former la jeune génération

Et à force d’entendre les complaintes des autres participants, elle a fini par couper court à tous ces propos négatifs par : « Il y a forcement une entreprise qui sera intéressée, et avec qui je vais m’entendre, alors faites comme vous voulez, mais moi je vais la trouver ! »

C’est la seule fois depuis que je fais ce métier de coach, que l’énergie d’un participant m’a dépassée. Habituellement, ils attendent tous beaucoup du coach, des trucs magiques, et surtout une énergie communicative que je m’emploie à leur transmettre. Mais cette fois, c’est Ginette qui a envoyé une vague d’énergie colossale aux autres. Quelle leçon pour les participants, et pour moi !801499_blog

J’ai été tellement bluffé par sa force, que j’ai transmis son CV à un partenaire qui cherchait un assistant administratif et commercial. Il a contacté Ginette, et lui a proposé un poste, en région Parisienne, alors que Ginette habitait l’Oise, et elle a acceptée, avec cette contrainte de faire 2h30 de transport le matin et 2h30 le soir.

J’ai absolument voulu savoir ce qu’avait donné sa période d’essai. Au bout de 3 mois, Ginette a été recruté définitivement en CDI (enfin pour les 4 ans qui lui restait avant la retraite), et elle a déménagé en région Parisienne, proche de son lieu de travail.

Qui a dit que les séniors n’étaient pas dynamiques ?

 

Le témoignage de Ginette – 61 ans :

« Pour nous, les seniors, peu de repos ; nous avons pas mal de tâches à effectuer, c'est motivant.

A part le beau temps pas toujours au rendez vous, tout va bien.

Je te présente mes amitiés les plus sincères, tu nous as tous épatés !

Bonne continuation.»

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Les conseils du coach 

Simplement au travers de l’histoire de Ginette, il est intéressant de constater qu’on est naturellement « équipé » avec des croyances limitantes, et des croyances ressources.

Il est souvent inutile de vouloir rivaliser sur les croyances limitantes. Les personnes sont tellement convaincues de leurs idées qu’elles vont les défendre par tous les arguments possibles et imaginables. Elles auront toujours le bon exemple, qui vient justifier leur croyance de manière irréfutable, elles auront raison ! Cependant, les croyances limitantes peuvent avoir un effet très néfaste sur notre parcours de recherche d’emploi.

Comment faire ?

Ginette n’a pas cherché à contredire les autres, d’ailleurs, au fond elle ne pouvait qu’acquiescer les propos des uns et des autres. Mais elle a choisi de concentrer son attention et son énergie ailleurs, sur des croyances ressources beaucoup plus porteuses.

38817857_sL’approche est celle ci avec les personnes qu’on accompagne : Aidez les jeunes (et les moins jeunes !) à se focaliser le plus souvent possible sur des idées ressources, porteurs, positives, qui vont les aider à garder leur énergie dans les moments difficiles.

Par exemple, je propose souvent à mes coachés de se construire une petite « valisette » avec une 10ène d’idées fortes (croyances ressources), qu’ils vont utiliser le plus souvent possible. Dès que des pensées négatives vous encombrent, vous pouvez sortir une idée forte, l’écrire, l’afficher et vous la répéter afin de la faire passer en priorité, d’en faire une croyance ressource.

C’est simple, mais très efficace.

Regardez les travaux de Timothy Gallway, et son livre « The Inner Game ». Il part du principe que nous sommes envahis par de nombreuses perturbations extérieures, pensées parasites entre autre, qui nous empêchent d’accéder à notre potentiel premier. Pour lâcher prise et oser se libérer, il faut occuper son esprit par un point de concentration (neutre dans l’idéal).

Posez vous cette question : Sur quoi allez vous porter votre attention si vous ressentez un stress ou des pensées perturbatrices ?

 

Avec passion,

Alexis

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