Fantasmes…

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Le fantasme de Marina...

Quand le transfert vient perturber l'accompagnement.

Marina …8 ans plus tard, je reçois encore des textos !

Il est parfois délicat de faire face à des personnes qui vous prennent comme le sauveur, et qui se repose intégralement sur vous. C’est le piège du triangle de Karpman (venez voir le détail du triangle infernal sous ce lien).

Et c’est encore plus difficile quand un bénéficiaire entre dans un transfert (au sens psychologique du terme). Ces bases de la psychologie sont importantes à comprendre afin d’éviter de tomber dans les pièges de la relation d’aide. Ici je vous donne un exemple de transfert du bénéficiaire vers le conseiller (en l’occurrence moi !).

Marina est une jeune femme intelligente et fortement impliquée dans sa recherche de solution professionnelle. D’un niveau social très modeste, elle a vécu des choses difficiles dans son enfance, et à besoin d’une écoute approfondie dans un 1er temps. Un psy aurai été plus approprié que le coach dans sa 12495406_ssituation. Le coach ne peut pas tout faire… ! Mais le contexte de nos rencontres sont encadrés par un groupe de recherche d’emploi, il est donc indispensable de recevoir tous les participants, dont Marina. Et en quelques minutes, elle trouve chez moi cette écoute (dont elle avait tant besoin), et elle se livre sur ses souffrances personnelles.

Bien sur je recadre très vite et je recentre nos échanges sur la dimension de coaching, les limites de mon intervention. Mais c’est déjà trop tard. Marina entre très vite en plein transfert et développe à mon égard une relation très forte. Je dois y mettre un terme très vite, avec des propos assez froid, pour couper court à toute dérive.

Malgré cela, elle restera durant plusieurs entretiens dans une sorte d’ambiguïté avec moi (alternance d'amour et de haine), qui m’amènera à interrompre nos rdv. C’est un échec pour moi, qui n’aura pas su la sortir de ce transfert. Mais la priorité fût alors, égoïstement peut-être, de me protéger.

Plusieurs années après, je reçoit encore une à deux fois par an un appel ou un texto, auquel je ne répond pas.


20744683_sLe dernier texto de Marina…

Un samedi matin à 6h30… « Bonjour, c’est Marina, vous vous souvenez de moi ? Moi je pense souvent à vous, j’aimerai vous appeler mais je n’ose pas vous déranger. Je voulais vous dire que je vais bien et que j’aimerai vous revoir, chez moi si vous voulez, je vous embrasse. Marina. »

 

 

Les conseils du coach  

La difficulté dans le coaching, c’est d’être conscient de ce que nous faisons. Lorsque nous coachons, nous devons être dans une conscience neutre; le coaching se fait dans la conscience. Quand on a conscience d’un concept, on peut le faire évoluer.

Un Conseiller Coach a une mission claire :

Amener la personne à répondre à ses propres besoins et, pour ce faire, il n’y a que l’autonomie et la responsabilité.

Un coach, c’est quelqu’un qui est complètement au clair avec la notion de projection, de transfert et de contre-transfert.

Qu’est ce que le transfert ?

C’est la réactivation de schémas affectifs (haine, amour, dépendance…) vécus et développés dans l’enfance envers d’importantes figures identifiantes (parents ou autres) et se rejouant unilatéralement dans une relation actuelle. C’est-à dire que vous revivez inconsciemment dans vos relations actuelles des choses que vous avez vécues dans votre enfance.

Le transfert est prêt à se mettre en place, par exemple, au moment où la personne est dans une répétition douloureuse et39560934_s qu’en dépit de tous ses efforts elle n’arrive pas à mettre fin à cela. Elle se dit que, quelque part, il existe une personne qui sait quelque chose sur cette souffrance à laquelle elle ne comprend rien. Dans notre culture, celui qui est supposé détenir ce savoir, c’est le « psy ». Donc, d’entrée le « psy » va bénéficier d’un amour complètement inconditionnel mais cet amour s’adresse à une seule chose en réalité : à son savoir. C’est la raison pour laquelle vous avez des bénéficiaires ou des coachés qui vont « craquer » sur leur conseiller. Là il n’y a aucun raisonnement, cela se passe dans l’affect, l’émotionnel fort : la personne aime le savoir et la toute-puissance que cela représente.

  

Eviter le transfert : la neutralité bienveillante

43779665_sIl faut savoir qu’à cause de ce mécanisme de transfert, tout ce que vous allez dire, faire et être va être interprété. Par exemple, si vous êtes en retard, c’est que vous méprisez la personne, que vous n’en avez rien à faire; si vous êtes chaleureux, c’est que vous êtes amoureux. Vous devez être responsable de vos émotions et de ce qu’elles génèrent chez les autres. Soyez dans la neutralité bienveillante qui est la meilleure manière de ne pas alimenter un transfert. Tout est une question de cadre, de contexte et de ce que vous allez induire chez les gens.

Et le plus grand danger du transfert, c’est que la personne va faire des choix en fonction du rapport affectif qu’elle a avec vous et non en fonction de ses besoins, elle fera donc tout pour vous faire plaisir et non parce qu’elle en a besoin.

 

Qu’est ce que le contre-transfert ?

Du conseiller vers le bénéficiaire.48433812_s

Réaction identique au transfert mais en sens inverse : du conseiller vers le bénéficiaire. C’est-à-dire que le conseiller réagit lui-même inconsciemment en fonction de sa propre histoire au transfert qu’il provoque chez son bénéficiaire, en perpétuant la relation de dépendance affective ou de révolte.

Le contre-transfert est chargé émotionnellement (d’amour ou de haine). C’est un schéma de projections émotionnelles et affectives (pas de mental, pas de concept, pas d’expériences…) souvent inconscientes.

 

Eviter le contre-transfert : la supervision

Si vous voulez vous prémunir de tout cela : faites-vous superviser par un coach professionnel certifié.

 

 

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